Rendez-vous compte













« Qui choisit La Voie gagne la Libération »
Bhaktimàrga 2-1-35


Le but de l'Observance



Quand je parle du but de l'Observance, je parle bien du but de la pratique et pas de celui de la vie. Quand je dis que le but de l'Observance c'est celui des trois piliers et de l'agya, c'est-à-dire la Réalisation. Le but de la pratique est de réaliser, de se rendre compte. Vous savez, c'est comme si vous étiez devant l'entrée d'une salle secrète, face à un mur de roche et qu'il y avait écrit : « Dites le mot de passe et la porte s'ouvrira ». Inutile de chercher un mot de passe, de dire « Sésame ouvre-toi ! » ou autre chose. Il suffit de dire « Le mot de passe » et la porte s'ouvre !

C'est un peu comme à une époque, à la campagne en France, quand quelqu'un quittait sa maison, il fermait sa porte avec une grosse clef, (à l'époque le mot "clé" s'écrivait avec un « f » à la fin) puis il accrochait la clef à un gros clou, dehors, près de la porte, à la vue de tous. La clé de votre intérieur est pendue à un clou, près de la porte. Il faut juste vous en rendre compte, parce qu'en vérité tout est déjà là ! Il n'y a rien à ajouter, il n'y a rien à vous donner ni à vous apprendre ; on n'est pas à l'école. Ce n'est pas comme si vous deviez devenir meilleur. Ce n'est pas comme si vous vous entraîniez pour les jeux olympiques de la spiritualité.


Tout est déjà là



Tout ce dont vous avez besoin est déjà là. Il n'y a pas une personne qui ait plus ou moins, en elle, que les autres. Nous sommes tous fabriqués avec les mêmes choses. Il s'agit juste de vous rendre compte. C'est comme la Grâce... « Vous attendez la pluie alors qu'il a déjà tant plu » (Maha-Rahas 1:14). Le fait d'être incarné dans ce corps est déjà une Grâce...alors ? Vous attendez quoi, comme Grâce, encore ? Combien de vies avez-vous passé avant d'être celui, celle que vous êtes aujourd'hui ?

Rendez-vous compte, ouvrez les yeux. Allez-vous rester des somnambules qui avancent les yeux fermés, mains en avant ? La réalité est différente de vos rêves parce que les rêves sont des illusions, des chimères. Quand vous dormez et que vous rêvez, et puis que vous vous réveillez, allez-vous chercher à vivre, éveillé, votre rêve ? Souvent vous êtes soulagé d'être sorti du rêve.


C'est parfait



Dans la vie c'est la même chose, la réalité est parfaite et vous avez une toupie qui tourne dans votre tête, qui vous hypnotise. Vous voudriez plier la réalité à votre rêve, au lieu de quitter votre rêve. Ça ne se peut pas ! Si c'est ça que vous cherchez à faire, ce n'est pas étonnant que vous n'y arriviez pas. Soyez constant dans l'Observance et vous arriverez à vous réveiller. Inutile de sortir de votre corps pour éprouver une exaltation, inutile de voyager dans l'astral. Ne cherchez pas l'exaltation, comme certains amateurs d'ésotérisme. Il y en a qui avalent des drogues pour arriver à une extase mystique. Depuis toujours les chamans animistes, les marabouts ont pratiqué cette sorte de transe. Il s'agit simplement de vous rendre compte.

Mais tout est parfait ! Pourquoi courir à droite et à gauche ? Tout est là et le truc c'est juste de s'arrêter. Il y a le poids du désir qui vous a suivi dans la spiritualité. Avant vous aviez peut-être le désir de réussir, le désir d'être aimé, le désir de voyager, le désir d'avoir une maison, et puis vous avez suivi des chemins de recherche et vous avez trouvé La Voie, rencontré son satsang, et le désir vous y a suivi, il a revêtu les habits du mystique et il désire des expériences de méditation, il désire être un bon disciple, il désire réaliser, il désire s'éveiller, il désire se libérer, il désire trouver Dieu, le rencontrer...désir, désir, désir. Comme un concept est un concept, un désir est un désir ! Ouvrez les yeux et rendez-vous compte !


Avoir soif n'est pas désirer



Vous savez, la pratique de la méditation, tant assise que dans le service, c'est pour vous recentrer, pour que vous puissiez vous rendre compte. Imaginez un enfant, le matin de Noël, qui court partout en criant : « Il est passé ! Il est passé ! » et qui saute comme une petite chèvre...ses parents lui disent de cesser de courir, de sauter et de crier pour ouvrir ses paquets. C'est ça la méditation, les pauses Saint-Nom, vous vous calmez et vous vous rendez compte.

Vous savez, un papillon, tant qu'il est chenille ne peut pas voler. Vous êtes chenille et le resterez jusqu'à votre désincarnation, une fois sorties de la chrysalide du corps humain, vos ailes se déploieront et vous vous envolerez. Ce n'est pas une « Promesse pour après », simplement une vérité. En attendant ce jour profitez de votre vie et goûtez aux délices de Sa Grâce. Souvent l'ego-spirituel met la barre très haute pour mieux vous perdre en vous décourageant. Ne l'écoutez pas.

Vous pouvez vous abandonner à ce vide intérieur plein de satisfaction. Quand je suis en conscience je n'ai besoin de rien d'autre. Ce vide me remplit le temps que ça dure. Je peux recommencer tant que j'ai envie. Personne ne peut m'en empêcher. Tant que vous serez des êtres-humains, vous serez limités. Vos limites sont comme ces gilets d'hommes-grenouilles qui les plombent pour qu'ils ne remontent pas en surface, pour qu'ils restent à une certaine profondeur. Durant cette incarnation vous avez des choses à faire, vous avez à réaliser la raison de votre incarnation, alors votre corps, votre ego, votre mental vous maintiennent à un certain niveau. Imaginez, si vous étiez toujours comme un illuminé ! Pourriez-vous vivre normalement ? Assumer vos obligations ? Non, c'est la raison de vos limites. Vous êtes bridés et désirer se débrider est une vanité, fruit de l'ego-spirituel. Acceptez-le, lâchez vos illusoires ambitions mystiques et observez l'agya et les trois piliers avec constance...vous aurez conscience de la Grâce.

Si vous voulez assumer vos responsabilités, vous avez intérêt à ouvrir les yeux ! Alors ne vous en faîtes pas et profitez ! Vous ne pourrez jamais dépasser certaines limites de votre condition d'âme-incarnée. Certaines limites peuvent être dépassées mais vous ne saurez pas lesquelles tant que vous ne les aurez pas dépassées, alors ? Comment faire pour les dépasser ? Qui vous demande de les dépasser ? Ce n'est pas une épreuve sportive. Faites ce que vous pouvez, comme vous voulez, sincèrement.

Vous savez quoi faire. Les limites que l’on peut dépasser vous les verrez au fur et à mesure que vous les dépasserez...mais ne vous fiez pas à vos concepts à ce sujet. C'est comme quand j'avais huit ans, en 1964 et que nous discutions de l'an 2000 avec les copains. Nous avions des livres qui nous montraient l'an 2000 avec des illustrations dessinées, comme le journal de Mickey ou Spirou...il y avait des véhicules bulles qui naviguaient en l'air, à travers les tours géantes des villes et des robots nous ressemblant, qui allaient parmi nous. Mais l'an 2000 n'a pas ressemblé à ça ! Par contre nous n'avions pas imaginé l'ordinateur, les smartphones, les tablettes. Alors n'imaginez pas, juste faites-le !