Jamais content










« L'homme parle du bien et du mal
Mais sans conscience les mots sont vains »


Vous savez, il y a toujours cette opposition entre le blanc et le noir, la lumière et les ténèbres, le bien et le mal. Cette réalité peut sembler simpliste et pourtant ces oppositions existent. Mani, l'inspirateur du manichéisme (Né en 216 de notre ère, dans un milieu chrétien), n'était pas un simple d'esprit et lui aussi soutenait qu'il y avait une lutte entre la lumière et les ténèbres !

Bien sûr qu'en philosophie il y a des nuances intermédiaires entre le bien et le mal, le blanc et le noir ; il y a toute la palette des gris...mais la spiritualité, la vérité n'obéit pas aux lois de la philosophie. Dans l'absolu la lumière et les ténèbres ne peuvent pas se rencontrer : c'est soit l'un, soit l'autre. Mais dans la réalité humaine l'ombre existe, et l'être humain s'y trouve souvent, mais qu'est-ce que cet état ? C'est la confusion.

Les ténèbres, c'est-à-dire le mal, c'est simplement la dualité et sa confusion génératrice de tous les maux de l'Homme. Le bien c'est l'unité, l'harmonie, la conscience de la béatitude, génératrice de paix. Voilà, en résumé, ce qu'est le manichéisme. Mani était un maître de La Voie et il possédait une éducation chrétienne. Il avait aussi reçu des influences du gréco-bouddhisme .


L'extraordinaire charme du vain



Le mal c'est ce qui est le plus évident, ce qui se voit le mieux, le plus attirant. Pour vous donner un exemple plus familier : ce sont les aliments les moins bons pour notre santé qui nous attirent le plus, le sucre, le sel, le gras. Les carottes, les navets, les poireaux ne font se lever personne, la nuit. Par exemple la musique intérieure, que l'on peut entendre quand on a reçu la révélation de la technique de méditation qui convient pour l'entendre (Une des quatre révélées)...elle est si douce, si harmonieuse, si apaisante, quand on l'entend ! Peut-être qu'il y aurait des disciples de l'ésotérisme qui, l'entendant, la trouveraient trop modeste.

C'est comme la lumière intérieure, que l'on peut voir à l'aide de la technique appropriée...une autre des quatre révélées : au début elle est souvent moins spectaculaire que celle du soleil. Parfois certains ne la voient même pas ! Vous savez, la lumière-intérieure, c'est un peu comme celle que l'on voit au bout d'un tunnel obscur. Quand on en est encore très éloigné on ne voit qu'un point blanc. Mais ce point blanc c'est la promesse de la sortie à venir ! Plus on se rapproche de cette sortie et plus la lumière grandit.


Le confortable et le vrai



Quand j'étais enfant, un prêtre m'a dit que le chemin de l'enfer était droit, beau et confortable, mais que celui du Royaume de Dieu était difficile, étroit, montant toujours et bordé de ronces. Il y a en nous un marcheur qui préfère les lignes droites, sûres et confortables. Notre lourdeur naturelle nous pousse à la facilité. Ceux qui sont sur un chemin confortable et qui y trouvent leur bénéfice, pourquoi voudriez-vous qu'ils le quittent pour aller sur un sentier abrupt ? Même s'il mène plus haut, que leur importe ! A votre avis, entre deux maîtres, un qui flatte l'ego-spirituel des chercheurs et leur donne à manger les concepts ésotériques qu'ils aiment et un autre qui propose un chemin simple et qui demande de s'oublier...à votre avis, lequel attirera le plus de disciples ? Regardez dans le passé comment ça s'est toujours passé.


Le bien et le mal



Il y a le bien et il y a le mal, c'est un fait et le mal n'aime pas le bien. Le mal même habillé en moine bouddhiste n'est pas le bien. Il lui ressemble, mais il n'est pas le bien. Hélas, ceux qui sont dans l'ignorance ne le savent pas (Tautologie !) et croient ce que disent ceux qui ont l'air de savoir et qui ont les habits des savants. Les ténèbres n'aiment pas la lumière. La lumière fait disparaître les ténèbres, alors c'est assez normal que les ténèbres ne l'aiment pas. Tous les gens qui sont dans les ténèbres ne sont pas des méchants !

Souvent des chercheurs sincères, n'ayant pas eu la Grâce du satsang embrassent une religion. Ils emportent avec eux leur sincérité, leur lumière et trouvent, dans l'exercice de leur mystique, la Grâce du Saint-Nom qui est l'essence de toutes vies. Ils éclairent ceux qui les entourent et qui se disent : cette religion est pleine de Grâce ! Mais cette Grâce, qui se voit sur le visage de ces belles âmes, elle vient de l'intérieur, pas de la religion !

Vous avez du mal avec la simplicité, la soumission et même quand vous êtes sur La Voie vous continuez à vous compliquer la vie, à vous fixer des objectifs, des obligations, ceci pour avoir des raisons d'insatisfaction. Même quand vous vous grondez pour ne pas avoir atteint le but que vous vous étiez fixé, vous perdez votre temps et faites beaucoup d'honneur à votre bêtise. Pendant que vous culpabilisez vous n'êtes pas dans la pratique. Vous vous occupez encore du faux-ego. C'est ça son but : vous laisser dans la confusion. N'écoutez pas le faux-ego, quoiqu'il dise. De toute façon, tout ce qui parle dans votre tête vient du mental et souvent le faux-ego (Que la plupart des gens nomment l'ego) lui dicte ses paroles.


Prenez du plaisir



Prenez du plaisir en méditant, si vous n'en prenez pas essayez encore, et si vous n'en prenez toujours pas, détendez-vous, changez-vous les idées et recommencez le lendemain et le lendemain d'après. Ce n'est pas une épreuve ! Il y a encore un petit jeu que le faux-ego joue avec vous, l'air de rien : à force de vous faire espérer l'exceptionnel il vous empêche de profiter de la vraie joie, du bonheur simple et de la Grâce que l'on trouve dans l'Observance.

Avec ses combines il vous fait passer à côté du trésor de l'instant. Il essaie de vous convaincre que non, ça ne peut pas être ça, que c'est trop fin, trop timide et pas suffisamment digne de Dieu ! Vous avez une chapelle pour prier, il tente de vous obliger à bâtir une cathédrale ! Jamais content le faux-ego. Vous avez trouvé et il vous force, en se faisant passer pour vous, à chercher encore : « Il doit y avoir quelque chose d'autre ».

Souvent nous sommes dans la béatitude sans nous en rendre compte et c'est quand on en sort que nous nous disons : « J'étais dans la béatitude ! ». Les bienfaits remarquables de la béatitude agissent dans le service au quotidien. La méditation assise c'est le moment de recharger vos batteries. Vous vous attendez à quoi, en méditant ? Que des ailes vous poussent ? Que vous grandissiez et deveniez vert ? Que vous grimpiez contre les façades des immeubles comme une araignée ? Quel signe attendez-vous ? N'attendez plus. Faites-le, soyez heureux dans l'instant.