La Providence

 








« Sot est celui qui croit être le guide de lui-même
Quand il est le sujet soumis de ses désirs
De sa vanité et de ses concepts »


Écrire blanc sur blanc



Quand on écrit en blanc sur une page blanche on ne voit rien de ce que l'on écrit. La Grâce on en voit mieux les conséquences quand on est sans rien. Quand sa vie est déjà pleine de Grâce on ne la voit plus et pourtant, si notre vie est telle qu'elle est, si nous sommes vivants, dans un logement sain, en sécurité, que l'on ne manque de rien c'est une Grâce mais on s'habitue et on en veut toujours plus. Quand on est sans rien c'est fou comme la Grâce est évidente ! Nous la voyons noir sur blanc ! J'ai longtemps vécu avec la Grâce comme seule richesse...en revenant des Indes j'étais sans rien, comme quand j'y suis parti trois ans plus tôt et je n'ai jamais manqué de rien. Tout arrivait au bon moment sans que je m'en préoccupe. La Grâce était évidente et j'allais sur son courant comme sur une embarcation.

« Préoccupez-vous en premier du Royaume et tout le reste vous sera donné en plus » (Matthieu 6:33). Quand on n'a rien et que l'on trouve à manger c'est fabuleux ! Quand on nous propose une douche, un abri sûr, des vêtements propres on y voit aussitôt l'action de la Grâce ou providence...mais quand on a déjà tout ça quotidiennement on la cherche ailleurs.


« Vous attendez la pluie alors qu'il a tant plu ! »


Une Grâce habituelle



Quand la Grâce est habituelle on ne s'en étonne plus, on ne la remarque pas. Quand on dort chaque nuit dans un lit, comment se réjouir de dormir chaque jour dans un lit ? Quand le pain et le pot de confiture sont chaque matin sur la table du petit-déjeuner, comment y voir la Grâce ? Alors quand on est sur le bord de la route, sac au dos on se réjouit qu'une voiture s'arrête pour nous prendre, qu'elle soit confortable, qu'elle nous mène loin et que l'automobiliste s'arrête pour manger et nous offre le repas...on y voit l'action de la Grâce, elle est flagrante !

Quand on ne sait pas où on va dormir le soir et que l'on rencontre une personne qui nous propose de nous héberger, alors la Grâce, encore une fois, nous apparaît évidente. Oui, c'est dans la pauvreté qu'on remarque la Grâce (Quand on a soif de la voir) et pourtant, si nous ne sommes pas dans la pauvreté c'est par elle...ne sommes-nous pas ingrats ? Toute ma vie a toujours été menée par la Grâce et, à cause de ça, je peux vous garantir qu'elle existe, qu'elle est là pour nous et je peux aussi vous dire comment en avoir conscience. Ce qui compte c'est d'en avoir conscience. S'il fait beau et qu'on en n'a pas conscience, fait-il beau pour nous ?

Quand on a connu des années d'inactivité professionnelle, la survie par les aides sociales (Pour les pays où elles existent), quand on trouve un travail on loue la Grâce et après quelques mois on l'oublie, parfois même on commence à se plaindre d'avoir à se lever tôt chaque jour. Après dix ans dans ce travail on a vécu dix ans de Grâce, celle d'avoir ce travail mais sans en avoir conscience...et pourtant elle existe, elle est là dans notre vie ! Ce n'est pas parce qu'on ne voit pas l'oxygène qu'il n'existe pas ni que c'est grâce à lui que nous vivons !


On s'habitue au bonheur



Dans les pays riches on s'habitue au bonheur, on s'habitue à la Grâce. L'essentiel est de continuer à en avoir conscience. Il ne s'agit pas d'avoir plus de Grâce dans votre vie, il s'agit d'en avoir plus conscience. Pour que vous en ayez conscience il est nécessaire que vous y soyez attentif et c'est là l'utilité du Saint-Nom, de cette technique de méditation : faire cesser l'agitation du mental rendant votre conscience plus attentive. Alors la Grâce vous apparaît, évidente.

Il y a en nous une sorte de serpent goulu qui veut toujours plus et affadit chaque bonheur pour en désirer un autre, encore un autre, toujours plus ce qui nous plonge dans un abîme de frustration. Il faut maîtriser ce serpent glouton. Vous savez, sans vouloir être plus modeste que je ne le suis, je n'ai rien de plus que vous ! Ce qui me constitue est strictement identique à ce qui vous constitue. Nous sommes tous faits des mêmes briques, même si chaque construction est différente. C'est comme des enfants nés des mêmes parents, s'ils ne sont pas jumeaux ils sont différents et pourtant leurs constituants génétiques sont identiques.

Je vois bien à quel point la Grâce joue sa musique dans mon existence et je suis certain quelle joue aussi fort pour vous. De ne pas la voir n'y change rien, simplement vous ne la voyez pas, parfois, quand certaines choses ne vont pas comme vous aimeriez qu'elles aillent. De ne pas la voir vous empêche de vous abandonner en elle et c'est dommage. Aller sur une route, quand on a les yeux fermés, n'empêche pas d'aller vers sa destination mais empêche de voir le paysage.


L'aveuglement de l'inconscience



L'inconscience crée l'aveuglement et quand l'aveugle se lamente qu'il ne fasse pas jour, ça n'empêche pas le soleil de briller. Pour voir il suffit d'ouvrir les yeux ! Faîtes au mieux dans votre vie et donnez la priorité à votre relation à Dieu par l'Observance assidue, têtue. Voilà comment faire, en vérité. Comment avoir conscience de la Grâce dans une situation comme la vôtre ? Vous qui êtes pratiquants de La Voie, vous connaissez la recette : les trois piliers et l'agya. Je vous assure qu'il n'y a pas mieux. Pratiquez la technique du Saint-Nom. Votre attention sera les voiles que votre souffle gonflera pour que la grâce vous pousse jusqu'à votre destination.