La référence intérieure


 






« Lumière de jour de nuit de toujours,
Le Verbe chasse les ténèbres de l'âme confuse »
Bhaktimàrga 1-1-30


La confusion vient d'une conscience pas suffisamment profonde et pour les pratiquants de La Voie, d'un manque d'attention au Saint-Nom. La conscience du Saint-Nom c'est pratiquer la technique du Saint-Nom. La confusion c'est quand on ne sait pas. « Ce que l'on conçoit bien s'énonce clairement » (Nicolas Boileau), eh bien la confusion c'est le contraire. Il y a une autre raison à la confusion : l'absence d'une base référentielle.



La référence

 



Je discutais avec des gens à propos de la foi et certains la confondaient avec la croyance. Je leur disais que les religions demandaient de croire sans voir, par exemple que le Christ marchait sur l'eau, qu'il ressuscitait les morts, qu'un livre est saint, qu'aucun de ses mots ne peut être discuté. La religion donne un ensemble de croyances qu'il faut accepter. Quand vous êtes d'une religion vous devez tout prendre, sinon vous n'êtes pas un bon chrétien, un bon musulman, un bon juif, un bon hindou, etc. Comment peut-on faire ainsi violence à son intelligence, à la logique et au bon sens ? Comment quelqu'un d'intelligent peut-il croire qu'une personne qui brûle un livre mérite la mort ? Souvent on confond croire, dans le sens de crédulité, et avoir la foi.



La foi et la crédulité

 



La spiritualité selon La Voie ne vous demande pas de croire, mais de voir, de vous rendre compte. Elle vous demande de vivre les choses. La foi n'est pas la crédulité ! Quand on voit Dieu, Sa lumière, on a foi en lui...on peut aussi avoir foi en son père, sa mère, en un ami. Il n'est pas nécessaire d'être crédule ! On peut avoir la foi dans la spiritualité. La foi c'est la conviction. Quand on mange le fruit d'un arbre et que ce fruit est bon, on a foi dans le fait que tous les fruits de cet arbre sont bons, on en a la conviction. Si la voie où vous êtes vous donne à goûter de bons fruits, alors c'est qu'elle est une bonne voie. La Voie ne vous demande pas de croire sans preuve. Vous avez l'agya et les trois piliers, vous avez un guide et c'est tout. Il y a aussi le livre de La Voie, le Bhaktimàrga mais si vous brûlez les pages de ce livre je ne vous en voudrais pas.

« Gardez-vous des faux prophètes. Ils viennent à vous en vêtements de brebis, mais au dedans ce sont des loups ravisseurs. Vous les reconnaîtrez à leurs fruits. Cueille-t-on des raisins sur des épines, ou des figues sur des chardons ? Tout bon arbre porte de bons fruits, mais le mauvais arbre porte de mauvais fruits. » (Matthieu 7:15,16,17).



Les bons et les mauvais fruits




Qu'est-ce qu'un bon fruit et qu'est-ce qu'un mauvais fruit ? Par exemple ne pas tuer les gens c'est un bon fruit. Tuer les gens c'est un mauvais fruit, c'est pas beau, il ne faut pas, ce n'est pas gentil, rejetter un enfant albinos n'est pas un bon fruit non plus. Dieu ne peut pas demander que l'on tue les gens, ça ne se peut pas ! C'est Lui qui leur a donné la vie. Comment imaginer que le meurtre pourrait plaire au Créateur ?



La référence




Dieu est le père de toutes les harmonies, il fait tout fonctionner dans des inter-actions équilibrées. Dès qu'une chose n'est pas harmonieuse, elle n'est pas un bon fruit. Dès qu'il y a quelque chose qui coince, quelque chose qui n'est pas souple, quelque chose qui n'est pas naturel, alors ce n'est pas un bon fruit. Certains manquent de références, ils mélangent tout, la foi et la croyance. Ils confondent aussi la gentillesse et la faiblesse, la légitime révolte et l'agressivité, la spiritualité et la religion, le mépris et l'indifférence. Ils manquent de références, ils manquent d'une référence. Il y a une référence en vous. Quand vous la connaissez et que vous savez comment vous y référer, alors vous pouvez faire le tri du bon et du mauvais, le bien du mal, le bon fruit du mauvais fruit.

Il est possible de tout comparer à cette référence intérieure, en gardant son esprit posé sur le Saint-Nom. Alors, quand l'ego-spirituel se servira du mental, se faisant passer pour votre pensée, pour vous entraîner dans des spéculations mystiques, ésotériques, existentielles vous garderez la tête froide et, présente à l'esprit, la référence de ce qui est bon, véritable, digne de confiance. Le mental, ainsi pris en main par le faux-ego, se fait collectionneur de concepts, mais les concepts sont les fruits de la confusion. Quand vous êtes dans la paix intérieure les concepts n'ont plus d'importance !

De quoi avez-vous vraiment besoin ? S'il ne devait plus rester qu'un seul et unique besoin, après les besoins fondamentaux comme le boire et le manger, lequel serait-il ? Ce besoin est le besoin de paix. « Qu'on me foute la paix ! », combien de personnes ont exprimé ce besoin ultime ? Ce que cherche l'âme c'est la paix. Elle est faite de cette paix que vous vivez quand vous avez conscience du Saint-Nom. Votre âme s'en souvient et elle aspire à la retrouver, cette paix fondamentale.

A vous, les pratiquants, je vous donne ce conseil : quand vous vous posez une question ; le mieux avant de passer du temps à y réfléchir, c'est de vous plonger dans le Saint-Nom, de fermer les yeux quelques instants et de pratiquer la technique en laissant cette question de côté. A chaque fois remettez-la dans le Saint-Nom. Vous avez la chance de connaître cette référence et vous, les initiés à La Voie, vous avez encore plus de chance : vous avez un guide vivant qui pourra lever un doute, répondre à un éventuel questionnement. Je fais comment pour répondre aux questions ? Quelle est ma base référentielle ? Le Saint-Nom !


La confiance



Je vous parle beaucoup de la posture intérieure, de l'humilité, du fait que la compréhension vient de l'intérieur...il y a une vertu dont je ne parle pas souvent et que je vous engage à accueillir avec joie. Elle ne vous aidera pas à comprendre ni à réaliser, elle vous rendra juste le voyage plus agréable encore. Cette vertu c'est la confiance. La confiance vous permet de vous abandonner à Dieu, à sa Grâce en action, la Guidance. Sans confiance pas d'abandon et sans abandon pas de conscience. Ayez confiance. L'Observance régulière fait que la Grâce, sa Guidance vous mène au bon endroit, dans la conscience de Sa paix.

Vous avez déjà vu un nourrisson qui dort dans les bras d'un de ses parents...comme il a l'air sage, doux, serein. Il ne peut rien, il dépend entièrement des adultes pour vivre, être bien. Il a confiance, il s'abandonne aux bons soins de ceux qui sont chargés de lui. Bon, il ne faut pas que ça tarde quand même ! Venez à Lui comme un jeune enfant, simple, confiant et vous connaîtrez les délices de Sa Grâce. La confiance va vous aider à lâcher-prise...imaginez, si on vous demande de fermer les yeux et de vous laisser tomber en arrière, même en sachant que quelqu'un, derrière vous, doit vous rattraper...il faut de la confiance ! Pour lâcher-prise il faut de la confiance. Pour suivre mon enseignement il faut que vous ayez confiance en cet enseignement. Si la confiance vous vient, ne la repoussez pas