Sa Grâce: Les fausses pistes

« Qui s'impose une ascèse sévère mais non conforme à l'agya

Est guidé par l'ego-spirituel et torture l'âme comme le malin fait »

Constance, lâcher-prise et simplicité

La constance, le lâcher-prise et la simplicité sont importants pour celui qui veut vivre une spiritualité vraie, profonde. Ces vertus sont encore plus importantes que l'humilité et la dévotion. La dévotion et l'humilité viennent d'elles-même, quand la conscience s'approfondit. Il n'y a rien à faire pour être humble, dévot. Il ne s'agit pas de se dire « Je suis un pécheur, je suis coupable » ni de pleurer en chantant des chants dévotionnels pour être dévot. Avec la simplicité, la constance et le lâcher-prise vous pouvez vivre La Voie, une spiritualité profonde avec joie, dans la conscience de sa Grâce ! Vous pouvez atteindre ce que vous visez. Je vous en ai déjà parlé de ces qualités. Mais je constate que parfois vous ne leur accordez pas toute l'importance qu'elles méritent.

Des précisions

Le faux-ego, vous ne vous en débarrasserez jamais. Inutile d'essayer, c'est impossible. Le faux-ego est lié à votre nature humaine et tant que vous êtes humain la vanité revient dès que votre attention se relâche un peu. Le faux-ego il est inertie mais il fait partie du jeu de Dieu. Pour faire de l'eau tiède il faut de l'eau froide et de l'eau chaude. Quand on a une âme, un mental et un ego on a aussi un faux-ego. Personne jamais n'a vécu sans faux-ego, les éveillés historiques, les saints pas plus que les autres.

Le poids de votre nature humaine est là, vous n'y pouvez rien. Le nier serait nier que le soleil existe. Il vous entraîne dans la confusion. Chez le pratiquant de La Voie, sa nature est tout le temps à remettre la méditation, le satsang, le service à plus tard. Elle le pousse à chercher, ce qu'il a déjà, là où il ne pourra jamais trouver. Vous ne pourrez jamais vous débarrasser du poids de votre nature. L'être humain a tout de même un peu tendance à prendre ses désirs pour une réalité. De la même façon que personne ne peut flotter dans les airs sans équipements, personne ne peut éviter le poids de sa nature.

Vous ne pouvez pas éviter le faux-ego, vous ne pouvez pas éviter la lourdeur de votre nature, alors ? Que faire ? La réponse, une fois que vous avez reçu la Révélation des quatre techniques, la réponse est la constance et le lâcher-prise. Mais quoi lâcher, plus précisément ? Lâchez l'illusoire ambition d'être parfait, déjà. Lâchez vos illusions. Le faux-ego, déguisé en saint (L'ego-spirituel) vous donne des buts impossibles à atteindre. Pourquoi ? Mais justement à cause de ça : pour que vous ne les atteignez pas ! Certains affirment : « Je suis sur le chemin de la lumière »...c'est quoi ce chemin et de quelle lumière parlent-ils ? La connaissent-ils seulement, la lumière ? C'est quoi cette lumière sur le chemin de laquelle ils seraient ? Si vous ne pouvez pas la voir, en fermant les yeux, ce n'est que du vent, une théorie !

Les fausses pistes

Toutes ces pistes pseudo-mystiques sont des blagues, des jouets pour le faux-ego. Certains méditent pour faire fondre la neige, mais nous ne sommes pas des moines shaolin. Que veulent-ils atteindre tous ces gens pleins d'entrain et de force ? La perfection ? Mais, là encore, c'est une illusion : la perfection, telle que le mental la voit n'existe pas. Quelle perfection ? Ne plus faire ses besoins ? Ne plus être malade ? Ne plus avoir faim ? Ne pas vieillir ? Ne pas perdre ni ses cheveux ni ses dents ? Tout savoir et n'avoir plus aucun désir ni attachements ?

A force de viser des choses impossibles à atteindre vous ne voyez pas ce qui est déjà là et c'est bien là le but du faux-ego ! Vous n'êtes pas parfait, ou plutôt si : vous êtes parfaitement humain. C'est juste ça que vous pouvez faire; être parfaitement humain. Vous êtes sur le chemin de la conscience, du Royaume. Au moment suprême de votre existence, quand la chair ne vous retiendra plus, vous échapperez aux lois de la Terre, au faux-ego aussi et seulement à ce moment-là. Ne soyez pas pressé, ça viendra bien assez vite.

Quand viendra ce temps, cet instant vous pourrez vous fondre dans cette béatitude que vous aurez apprivoisée tout au long de votre vie en pratiquant les piliers de La Voie. Ce sera alors comme...il n'y a pas de mots, c'est l'extase, on est juste émerveillé. En attendant suivez l'agya honnêtement et pratiquez les trois piliers. Soyez simple et sans ambitions spirituelles. Être le plus humble est une ambition, se donner à Dieu est une ambition. Dieu n'a pas besoin de vous, c'est vous qui avez besoin de Lui, alors recevez ce qu'il vous donne avec respect et reconnaissance, ce sera déjà bien ! Acceptez Son amour, acceptez de n'être rien sans Lui. C'est là qu'intervient la simplicité : dans l'acceptation. Soyez simple : recevez Son amour quand vous allez mal et que vous êtes suffisamment conscient pour le remarquer. Il est là pour ça. Si vous avez soif, buvez. C'est ça la simplicité.

Lâchez-prise : il n'y a rien à comprendre.

La constance fait que quels que soient vos doutes, votre fatigue, votre moral vous méditez parce que c'est l'heure de le faire, vous avez satsang parce que c'est le jour et vous revenez au Saint-Nom (Pratiquer la technique) autant que possible. Si vous ne pouvez pas méditer une heure, méditez une demi-heure, si ce n'est pas possible, honnêtement, alors méditez quinze minutes mais soyez régulier. C'est comme pour le Saint-Nom, faites comme vous le pouvez et si votre vie n'a pas le calme et la régularité favorables au service alors faites des pauses aussi souvent qu'il vous est possible de le faire.

La constance, la simplicité et le lâcher-prise sont trois vertus qui vous permettent d'observer l'agya et de pratiquer les trois piliers sans que cette observance ne dépende de votre état de compréhension supposé, de votre état mental. C'est la discipline de la constance : c'est l'heure, vous le faites. Simplement...tiens, revoilà la simplicité ! Ça évite que votre pratique ne dépende de votre tête, parce que, faites-lui confiance, elle ne manque jamais d'arguments pour tomber dans le sens où le mental, ses désirs la tire. Pourquoi ne pas dépendre de sa tête ? Parce qu'elle n'y connaît rien en matière de spiritualité.