Mettre sur pause









« Il y a beaucoup de bruits discordants, fais silence
Et entends la perfection du souffle »
Bhaktimàrga 1-1-25



L'unité et la dualité



Dans la vie en conscience, celle que désirent vivre les chercheurs en quête de spiritualité vraie, d'un sens à leur vie, au début il y a vraiment deux états : l'unité et la dualité, c'est aussi simple que ça. Pour percevoir l'évidence de cette dualité, l'admettre ça demande de connaître ses deux faces. Quand vous ne connaissez que la dualité il n'y a pas, pour vous, de dualité : vous êtes dedans sans le savoir.

Qu'est-ce que l'Unité, qu'est-ce que la dualité ? Quand, en zappant, vous passez sur une émission d'une chaîne de télévision payante et cryptée, ce que vous voyez quand vous n'avez pas payé d'abonnement est brouillé, incompréhensible. La dualité c'est regarder le monde en crypté, vous ne le voyez pas tel qu'il est. Vous êtes dans la dualité, votre dualité à vous, parce que le monde, lui, il n'est pas dual. C'est vous qui êtes dual ou uni, le monde ne dépend pas de votre façon de le voir, il est comme il est. Fermez les yeux et il est encore là. Il existe même sans votre regard.


C'est votre regard qui fait votre vision



C'est votre regard sur le monde qui fait votre monde, le monde tel que vous le voyez...il y a autant de mondes qu'il y a d'habitants sur Terre, mais au-delà du regard de chacun le monde est simple, unique, tel qu'en lui-même. Pour avoir une vision objective, claire, il est nécessaire d'avoir un niveau de conscience profond, ce qui demande un certain détachement vis-à-vis de ses idées, de ses concepts. Un habitant des Flandres, en Belgique, amoureux de son pays, trouvera magnifique les paysages plats, où les peupliers font comme des haies à l'assaut du ciel bas, où la moindre lumière fait comme une fête, où les brouillards sont pleins de mystères romantiques comme un tableau de Brueghel...en voyant ces plaines cultivées et les maisons de brique aux cheminées fumantes il aura le cœur serré par l'émotion.

Un habitant des Alpes-Maritimes, dans le sud de la France, trouvera ces paysages des Flandres monotones et pleins de tristesse, il lui tardera de retrouver son ciel bleu, sa mer, ses montagnes et ses parfums de ciste et de résine. Où est la réalité ? Il y a deux réalités, celle de l'habitant des Flandres et celle du Provençal. 

Un habitant d'Abidjan aimera voir se refléter les lumières de ses tours, la nuit, sur l'eau de la lagune, tandis que certains préfèrerons la savane du Kenya, avec, se découpant dans le ciel, le sommet du kilimenjaro vers la fin du jour, quand d'autres encore n'aimeront que les montagnes Deakensberg en Afrique du Sud. Mais le monde, lui, il est beau partout, en France et ailleurs, à chaque fois d'une manière différente. Il est beau parce que créé par la Grâce, par son Saint-Nom (Ou Verbe), il est beau parce que parfait.


Effectuez un bon nettoyage



Vous avez le cerveau trop encombré ! Il y a besoin d'un nettoyage. Vous ne voyez pas le monde, ses habitants, vous-même en vérité...c'est ça l'illusion, en Inde on dit la Màyà ! Il y a le monde et il y a vous et il y a tous ses habitants et des frontières, des différences et c'est ça la dualité. Vous voyez le monde à travers le filtre de vos « états-d'âme », de vos pensées. C'est comme si vous regardiez à travers une vitre sale. Pour vivre bien, dans le monde tel qu'il est, il est nécessaire d'être le moins divisé possible, autrement dit le plus uni possible et c'est le but de la pratique des trois piliers de La Voie, de l'agya, de son Observance. Il est plus heureux de vivre comme Dieu a prévu que nous vivions, le plus uni possible.

Une vision objective, sans le filtre de la subjectivité, fait de vous des êtres humains simples et capables de bonheur mais ça ne vous transforme pas en superman ou woman...vous ne devenez pas une araignée radioactive ! Vous n'allez pas avoir de super-pouvoirs, mais à force d'être recentré vous vous rendez bien compte que ce n'est plus la même existence que vous menez, qu'elle s'est simplifiée depuis que vous avez reçu la Révélation et que vous avez commencé à pratiquer, à observer les trois piliers et l'agya. Il est important ce changement.

Il est souvent dit que les peuples heureux n'ont pas d'histoire...ce qui ne veut pas dire qu'il ne se passe rien dans le vrai bonheur ! Pour beaucoup avoir une histoire c'est avoir des histoires, sous-entendant des histoires qui font le buzz. Il y a quelque chose, en vous, qui préfère les sensations fortes, malheureuses, mais est-ce bien raisonnable ? Est-ce bien ce qu'il vous faut ? De quoi avez-vous besoin ?


Mettez sur pause



Il se peut que votre mental « Parte-en-vrille », d'abord tout doucement, et puis en accélérant avec l'élan, comme une ancienne locomotive, sur ses rails...quand vous vous en rendez compte et que vous connaissez la technique du Saint-Nom, n'hésitez pas à vous en servir, à mettre sur pause. C'est comme si vous regardiez un film sur youtube, à un moment donné le film s'emballe, les explosions se succèdent, les voitures explosent, le bruit se fait assourdissant...mettez sur pause. Alors le silence reprendra sa place, les yeux se reposeront et vous vous retrouverez. C'est fou ! Ça s'arrête ! C'est la même chose en vous. Il faut la volonté de mettre sur pause. Ce n'est pas automatique...fichu libre-arbitre ! On veut bien être libre mais sans subir le prix de cette liberté, capricieux que nous sommes !

Ce n'est pas parce que vous êtes dans la confusion que ça vous disqualifie pour en sortir ! Il est possible d'être dans la paix du Saint-Nom une seconde après avoir été dans la confusion, il suffit de mettre sur pause. N'écoutez pas le mauvais conseilleur du dedans (Le faux-ego), qui se fait passer pour vos pensées et vous dit : « Ce serait trop facile, alors comme ça tu délires et ensuite tu décides de t'arrêter et ça se passerait comme ça ? Tu dois en baver ! » Vous n'êtes pas obligé d'en baver, il suffit de revenir au centre. Après ça dépend des gens, c'est plus ou moins rapide et profond mais c'est salutaire. Attention, d'être sur pause ne coupe pas le film ! Si vous re-cliquez le film redémarre et n'aura rien perdu de sa durée, de ses images. Alors il n'y a rien à craindre à mettre sur pause.

Quand nous marchons dans une grande ville, comme Paris, Marseille, Londres, New-York ou autres, la foule est dense et son flot coule sur les trottoirs, en masse compacte et nous sommes souvent pris à aller aussi vite et dans le même sens que tout le monde comme une feuille emportée par un fleuve. Mais arrêtez-vous un moment, sur un banc public et vous verrez la ville autrement : la foule continuera de couler et vous, vous serez assis et vous retrouverez le calme intérieur, vous remarquerez de nouveau qu'il y a un ciel au-dessus des toits et des oiseaux, des nuages dans ce ciel. Faites cette expérience.

Parfois nous écoutons la radio, la télé, un fichier audio et nous ressentons comme une tension intérieure, un mal-être que nous ne savons pas définir, et puis nous cessons d'écouter cette radio, cette télé, cette musique, nous mettons sur pause ou nous éteignons l'appareil et le silence se réinstalle, alors ça nous saute à la conscience : « C'est ce bruit qui me gênait ! » Nous nous en apercevons quand il cesse.

Quand nous sommes dans le Saint-Nom, il arrive de se sentir comme un rocher au milieu d'un torrent...à l'abri, tranquille. C'est tout le bénéfice des pauses Saint-Nom. Ensuite on repart dans le courant de la journée, mais avec les yeux en face des trous. Ensuite tout se passe sur la distance. C'est comme la marche à pied : avec sourire-intérieur, la disciple qui m'héberge dans sa maison, nous marchons quarante minutes chaque fois que possible et ça nous fait du bien, mais c'est parce que nous le faisons depuis longtemps et régulièrement. Si nous cessions d'ainsi marcher nous irions moins bien, c'est certain. Pourtant je n'apprécie pas beaucoup d'avoir à cesser mes activités pour sortir marcher.

Vous savez ça, vous l'avez vécu aussi, vous qui êtes initié aux techniques de La Voie, alors continuez, faite pour le mieux et cette Grâce sera présente à votre conscience, elle agira sur votre existence. Ayez confiance. Vous qui n'avez pas été initié, vous pouvez l'être ; il suffit de le demander. « Demandez, et l'on vous donnera ; cherchez, et vous trouverez ; frappez, et l'on vous ouvrira. Car quiconque demande reçoit, celui qui cherche trouve, et l'on ouvre à celui qui frappe. Demandez et il vous sera donné » (Matthieu 7/7-8).