-Être calme n'est pas le but











« Le malin dit des paroles de miel sa voix paraît celle d'un ange,
Il compare Dieu et ton imperfection afin de mieux te perdre »
Bhaktimàrga 1-4-32


Plus tu le fais mieux tu le fais



Finalement la vie de pratiquant est comme le reste : plus tu le fais et plus c'est facile, naturel. Au début, sans doute qu'il faut s'habituer mais c'est comme ça pour tout ce qui est nouveau ; pour le sport, les jeux vidéo, un travail, le violon, le piano, la guitare, etc...quelle que soit l'activité, quand on débute on n'a pas les réflexes, il faut s'efforcer, s'appliquer, y faire attention mais à force ça devient naturel, aisé.

Quand on maîtrise la technique du violon, du piano et le solfège, alors on peut commencer à bien jouer et même à improviser...bon, il faut continuer à faire ses gammes au moins deux heures par jour, à cause des automatismes, c'est comme la vie de pratiquant de La Voie : quand vous avez reçu la Révélation vous ne savez pas trop quoi faire avec, par quel bout commencer et c'est là que le maître est utile, c'est là qu'il est important de rester connecté et de partager avec lui. Avec le temps et une certaine constance, la pratique devient simple et naturelle, même si quelque chose en vous n'aimera jamais la paix, la pleine conscience. Tant que vous êtes incarné le faux-ego est là. Juste vous devez rester le maître chez-vous.


Quelle différence !



Chaque fois que vous pratiquez un peu plus sérieusement la technique du Saint-Nom, vous constatez une grande différence de conscience et vous voyez bien que vous étiez, avant de la connaître cette technique, loin, loin de vous, dans un état étrange entre la conscience et la confusion. Parfois vous retrouvez l'état d'avant, que vous espériez disparu. Il suffit de rester un peu déconnecté du Saint-Nom et vous retrouvez vos vieux « démons ». Le Saint-Nom n'efface pas votre vanité, il vous en sort quand vous faites ce qu'il faut pour ça.

La béatitude n'est pas comme la sagesse : la sagesse vient avec le temps, avec la vie, avec l'apprentissage et ce que l'on est capable de tirer de ce qui arrive, mais la béatitude on la trouve en s'offrant à la méditation. Par contre, quand on en sort, on ne l’amène pas avec soi ! Si vous avez à cœur d'évoluer spirituellement, La Voie ne suffit pas : il faut que vous soyez là, que vous pratiquiez les trois piliers.


La Voie devient votre vie



Quand la pratique, ou Observance, devient naturelle, instinctive, alors La Voie devient votre vie. C'est juste une question de temps. Alors vous n'aimez plus être inconscient de sa Grâce. Vous avez soif d'elle. Une fois que vous avez retiré de vous le stress de la pratique, vous allez vers autre chose. Vous commencez à comprendre qu'il est possible et facile de « vivre-sa-vie » tout en observant l'agya et les trois piliers. Vous pouvez vous allonger et regarder une émission à la télévision en méditant sur le Saint-Nom.

C'est là que vous pouvez vivre une existence en 3D, que la promesse est tenue. Mais la conscience ne change pas le monde et il vous faut toujours faire attention quand vous traversez une rue. Parfois certains ne peuvent pas regarder la télé, manger et rester dans la pratique et ils s'étonnent de te voir allongé devant la télé, alors ils te demandent : « Mais tu ne pratiques pas ? », « Si, pourquoi ? », « Parce que tu regardes la télé ! »...« Oui, mais ça ne m'empêche pas d'être dans le Saint-Nom, pas toi ? ». Avec le temps ça viendra, peut-être dans dix ans, dans trois ans ? peut-être sera-ce rapide, peut être plus lent.

A un moment donné vous commencez à comprendre, vous croyez alors être à votre maximum et criez à l'éveil, mais plus tard vous comprenez encore plus, car la faculté de comprendre augmente avec la pratique. Mais vous comprenez toujours dans vos limites, jamais au-delà ; une bouteille d'un litre ne peut en contenir deux, et vous n'imaginez pas votre compréhension future ! Je ne peux pas vous faire comprendre ce que je comprends, même en vous expliquant bien, c'est impossible. Tout ce que je peux faire c'est vous montrer qu'il y a encore des choses à comprendre et vous inspirer pour que vous restiez dans l'agya, dans la pratique et que le temps fasse son œuvre.

Quand je lis un livre à neuf ans, je n'en ai pas la même compréhension que quand je le relis à quinze ans ou à trente ! Il y a une évolution et elle demande du temps et plus vous comprenez, mieux vous comprenez et mieux vous vivez La Voie, plus elle vous apporte de compréhension, de réalisation. Que voulez-vous faire d'autre ? Alors acceptez, lâchez prise et donnez-vous. Le monde des hommes vous donne de moins en moins de certitudes, il y a tout de même une chose sûre encore, c'est que vous êtes en vie, que vous respirez et quand vous vous attachez à ça vous trouvez un calme que rien ne peut plus vous donner. Mais l'expérience de La Voie n'est pas obligatoirement l'expérience du calme ! Le calme est un de ses effets secondaires agréables, mais pas le but ni ce qu'elle peut vous donner de mieux ! Si vous voulez être calme, faite de la sophrologie, prenez du valium. La Voie n'est pas un calmant.

Le calme n'est qu'un outil, un état préalable indispensable pour entendre ce qu'il y a tout au fond du silence...pour ressentir le plein de Grâce. Toucher ça c'est le but ! L'effet le plus fort de l'Observance. Ce calme vous rend disponible au Saint-Nom, attentif et là ça peut commencer ! Le calme n'est pas le résultat, il est le commencement, l'état préalable l'échauffement ! Le truc est d'être à l'écoute, disponible, au rendez-vous de la Grâce. Voilà la finalité de l'Observance. Il y a une volonté bienfaisante qui s'occupe de vous, vraiment : de vous, individuellement. Vous êtes en route pour la bonne destination. Il s'agit juste d'en prendre conscience et d'en profiter.