Pèlerinage intérieur




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Comprendre


José s'adresse à une disciple (sourire-intérieur) présente au satsang :


Avant de commencer le satsang, un petit point pour réagir à ce que tu as dit, sourire, à propos du mot comprendre, de son origine. C'est vrai qu'il signifie « prendre-avec », « co-préhende ». Hier matin je traduisais un texte en anglais et j'ai dû traduire : « comprendre vient de co-préhende »...sauf qu'en anglais, il était impossible de traduire « co-préhende » pour expliquer « understand », alors j'ai cherché une équivalence qui avait du sens et voilà ce que j'ai trouvé : understand, « under-stand », autrement dit, « se tenir dessous », se soumettre et ça fonctionnait ! Comprendre c'est admettre, accepter et se soumettre aussi. Se soumettre à une idée qui ne vient pas de soi. Encore le lâcher-prise, l'humilité.

En sanskrit, une langue morte indienne, comprendre se dit : « avagam » et « adhigam ». « Avagam » se décompose en « ava », qui signifie, selon le contexte de la phrase, « aux-pieds-de », « accomplissant-ses-devoirs », et de « gam » qui signifie, selon ce qui le précède, « atteindre », « aller vers », « se soumettre »...donc « avagam » pourrait se traduire par : « être en position de soumission »...encore le fameux : « under-stand ».

« Adhigam » se décompose en « adhi », qui signifie : « supérieur », « au-dessus-de » et de « gam », aussi ce qui donne : « se soumettre à ce qui vient d'en haut, à ce qui est supérieur ». Vous voyez que, de toutes les façons « comprendre » et « apprendre » ont à voir avec la soumission, le lâcher-prise. A l'heure de la liberté à tout prix ce n'est pas étonnant que presque personne n'est intéressé par une spiritualité où il est nécessaire d'apprendre ! Pour comprendre il faut être humble...quelqu'un plein de vanité, plein de lui-même ne comprendra pas, sera fermé à ce qui ne vient pas de lui.


« Sot est celui qui croit être le guide de lui-même
Quand il est le sujet soumis de ses désirs
de sa vanité et de ses concepts »


Certains, peu nombreux, comprennent ce dont parlent les textes du blog et les satsang mais il faut accepter la leçon...et ça n'est pas facile sans humilité. Cette prédisposition dépend sans doute de l'évolution spirituelle de l'âme, du point où elle est arrivée à force d'évoluer. Nous ne sommes pas à une époque de grande lucidité spirituelle, c'est le moins que l'on puisse dire.


Ne pas se prendre au sérieux



La lumière de notre compréhension nous ne devons pas la cacher. Posons-la sur le rebord de notre fenêtre pour qu'une éventuelle personne perdue puisse la voir. Bien sûr que la majorité de l'humanité ne fera pas la queue pour demander la Révélation de La Voie, mais cette lumière ne peut pas être cachée. Ne soyez pas prosélyte, comme un témoin de Jéhovah, mais ne gardez pas pour autant secrète cette connaissance (non-apprise) que vous avez. Pour parler d'autre chose, rien n'interdit la légèreté sur cette voie, c'est une affaire importante mais pas triste ! Je fais parfois de l'humour, ça m'arrive et ça m'arrivera encore. On peut vivre La Voie avec fantaisie, avec un certain recul sur soi-même. Prendre au sérieux la vie ne signifie pas se prendre au sérieux. Alors ne soyez pas étonné de me voir plaisanter souvent.

Nous pouvons dire des phrases en sanskrit, chanter des chansons indiennes et brûler des parfums en faisant briller la flamme du Ghee (beurre clarifié) sans pour autant prendre la tête d'un prêtre plein de sérieux et de recueillement (componction) ! Il est possible de rester soi-même; de ne pas revêtir de vêtements qui ne sont pas les nôtres, comme aime à faire le faux-ego ou ego-spirituel. C'est sûr qu'en vivant à une trentaine, au sein d'un ashram (monastère en Inde), on finit par parler de la même façon et par se comporter comme tous les autres, c'est ainsi dans tous les groupes et même au sein d'une entreprise. Pourquoi s'étonner que les disciples aient un parler commun ? Pour ceux qui voient le mal partout, toutes les occasions sont bonnes de critiquer et d'avoir des soupçons.


Demain je ferai mieux



Vous pouvez vivre La Voie comme un jeu, par exemple, je sais que dans l'absolu il est question d'être et de rester tout le temps dans l'instant présent, par la pratique continue de la technique du Saint-Nom, mais ça, c'est le but ! En attendant vous pouvez jouer à un jeu, manière d'y arriver petit à petit sans vous décourager ! Voilà ce que vous pouvez faire : chaque matin, au lever, vous vous fixez l'objectif de passer la journée plus connecté que la veille, d'être plus souvent et, à chaque fois, plus longtemps dans le Saint-Nom (pratique de la technique). Que chaque journée soit mieux que la veille !

Chaque soir, après la méditation et avant de fermer vos yeux, vous vous dites : « demain je ferai mieux » Faites ainsi : chaque jour revivez la même journée en évitant les erreurs, les approximations de la veille. Soyez, chaque jour un peu plus, dans l'agya et la pratique des trois piliers. Voilà une belle façon d'envisager l'Observance.


Le but de La Voie



Le but de La Voie, en quelques mots, est d'approfondir votre conscience, alors après bien sûr que l'on peut aussi dire que le but de La Voie c'est la Libération des chaînes du samsâra (cycle des réincarnations), pourquoi pas ? Ce ne serait pas faux mais est-ce que ce serait nous ? Nous ne sommes pas hindouistes ! On peut aussi se dire que c'est de s'enraciner, d'ouvrir ses chakras, d'élever son taux vibratoire, de mettre en harmonie ses treize ou sept corps subtils, bref ! On efface tout et on recommence : le but de La Voie est d'approfondir votre conscience, tout simplement. Mais la conscience de quoi ? Votre conscience !

Le but de La Voie, individuellement, est de se recentrer, se rassembler, se retrouver. Cette constance, ce dénominateur commun à tous les « je » que nous sommes, depuis le début, c'est lui qu'il faut retrouver en se rassemblant. Il y a des identités qui changent en fonction des événements et de l'âge et il en est une qui reste inchangeante ; c'est de ce « je » là qu'il s'agit sur La Voie, de votre âme. Il ne s'agit pas de nier, de refuser les autres « je » mais de retrouver l'essence de votre âme.

Pour les initiés à La Voie, retrouver ce véritable « je » passe par l'Observance, par les trois piliers et l'agya Rangez bien le mental entre ces obligations, comme les exigences techniques de la versification libèrent l'inspiration poétique. L'Observance est faîte pour que le mental soit bien contenu et qu'il reste ainsi sous contrôle, servant l'approfondissement de la conscience. Il a son utilité, le mental, pour comprendre, pour transformer en concepts justes ce qui nous vient de l'harmonie du tout, afin de pouvoir en parler et de le comprendre, mais vous devez garder votre mental contenu. Le mental est un convertisseur : il convertit l'inspiration en compréhension.


Un pèlerinage



La Voie est comme un pèlerinage. Vous savez, ceux qui vont à pied vers un lieu saint et qui mettent des mois pour y arriver. Quand ils arrivent à la basilique, ou au temple, ils sont comme transfigurés et disent : « Seigneur ! Tu m'as transfiguré ! » Mais ce n'est pas le lieu saint qui les a transfigurés. C'est eux, c'est leur marche qui les a transfigurés, pas après pas. Tout était déjà en eux, c'est la marche qui a fait remonter cet état à la surface. C'est ainsi pour l'Observance et la pratique du Saint-Nom : chaque pas est un souffle et chaque heure un kilomètre, à chaque jour suffit sa joie.