L'amour-propre

 










Les psychologues et les psychiatres sont sûrement d'accord pour dire que, pour qu'un être-humain soit équilibré il a besoin d'être en paix avec lui-même, d'avoir un amour-propre intact. Il ne s'agit pas de vanité, de manque d'humilité mais simplement d'auto-estime. Un être humain a besoin de savoir qu'elle apporte sa petite contribution à l'humanité, pas forcément grâce à d'éventuels mérites particuliers, de dons, de capacités exceptionnels mais simplement avec ce qu'il est.

C'est vrai que quand on est sur une voie spirituelle on a un peu tendance à mettre de côté ce besoin naturel, ce besoin d'amour-propre le confondant avec de la vanité. Il est vrai que plus on est bien dans la pratique plus on regarde la part de Dieu, qu'il a déposé en nous, et moins on n'accorde d'attention à soi. Plus on se concentre sur soi moins on se concentre sur le Saint-Nom. Ceci dit un mental en déficit d'estime de soi entraîne des dysfonctionnements dommageables et, sous prétexte que notre "soi" profond est l'âme, on ne peut pas maltraiter le mental : il fait partie de l'aventure, avec le corps physique pour la durée de l'existence.


Complexe d'infériorité



Quand on manque d'estime de soi on est malheureux, agressif, asocial, confus. On a l'impression que notre médiocrité se voit comme le nez au milieu de la figure et que tout le monde ne voit qu'elle et nous regarde. Difficile d'avoir une vie pleine de paix si on la construit sur de telles fondations ! Mais comment être en paix avec soi-même ?

Vous savez, je connais le problème car enfant abandonné, je me suis longtemps senti comme de peu d'importance, ressentant que si on m'avait abandonné c'est que je ne méritais pas que l'on s'intéresse à moi. Je souffrais de ce que l'on nommait, à cette époque, un complexe d'infériorité. Paradoxalement on a tendance, pour compenser, à se vanter, à vouloir prouver que l'on a de la valeur, quand on souffre d'un tel complexe et les autres nous voient comme un vantard alors, qu'en fait, c'est soi que l'on essaie de convaincre. Si on n'est pas en paix avec soi-même on ne peut pas être en paix avec les autres, d'où l'importance de l'auto-estime.

J'ai remarqué que j'ai des qualités, en tant qu'humain et que j'ai aussi des défauts, comme tout le monde et si mes qualités sont importantes, mes défauts aussi et vous savez, un défaut suffit à effacer, au regard des autres, dix qualités. Beaucoup de gens voient toujours mieux le négatif, chez les autres, ce qu'ils ne font pas plutôt que ce qu'ils font et pour les autres, l'autre c'est vous !


Ce qu'il y a de bien en soi



Vous savez comment j'ai fini par avoir de l'estime pour moi ? J'ai regardé ce qu'il y avait de bien en moi et ce qu'il y avait de bien en moi c'était le Saint-Nom, l'histoire d'amour que je vis avec lui depuis longtemps. Si on se considère d'un point de vue des défauts et des qualités, si on se voit avec le regard des autres c'est plus difficile de se considérer avec de la considération mais ce qu'il y a de plus beau en nous c'est l'amour de Dieu ! Si vous vous concentrez sur le Saint-Nom vous avez de l'estime pour vous.

Parfois on a des pensées, des émotions, des réactions dont on ne peut pas être particulièrement fier mais si on met les pensées de côté, si on se rend compte que nous ne sommes pas nos pensées, alors ces pensées, ces émotions n'entrent plus en ligne de compte et comment mettre ses pensées, ses émotions de côté ? En pratiquant la technique du Saint-Nom, en pratiquant les trois piliers.

Autant notre âme est belle, altruiste, pleine de compassion, de pondération, d'amour autant le mental peut, quand il est laissé à lui-même, sans maître et que le faux-ego en prend les commandes il peut être mesquin, petit, méchant parfois alors ? A quoi vous identifiez-vous ? Vous avez le choix. Pour s'identifier à l'âme ça demande un travail, ça demande de pratiquer...pour laisser parler le mental, son mauvais côté c'est facile, il suffit de ne plus pratiquer et de laisser le faux-ego, la vanité, la mesquinerie prendre le pouvoir.


Les défauts



Si vous ne pouvez pas vous empêcher de vous juger, faites-le en regardant ce qu'il y a de beau en vous, pas en fonction de vos défauts. Le mot défaut signifie manque : quand quelqu'un vous fait défaut c'est qu'il vous manque, c'est-à-dire qu'il a manqué à sa parole, à ses obligations vis-à-vis de vous. Dans une armure le défaut était l'endroit, l'articulation où la flèche pouvait entrer et toucher la chair. Un défaut est une partie vulnérable. Ce manque, ce défaut est celui de la conscience. Quand votre conscience manque de profondeur vous êtes plein de défauts et si c'est ça que vous considérez comme vous, alors comment voulez-vous avoir de l'estime pour vous ? Concentrez-vous sur le Saint-Nom, en vous, pas sur vos éventuels défauts.

Quand votre attirance pour la paix intérieure sera plus grande que votre attirance pour ce qui est moins profond, pour ce qui est plus évident, alors vous serez en paix avec vous-même. Vous pouvez faire une psychothérapie, si vous en éprouvez le besoin mais ne négligez pas le pouvoir guérisseur de l'Observance (des trois piliers).