Grâce et harmonie





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Vous savez, on ne sait pas ce qui est bon pour nous, la plupart du temps...on sait très bien ce que l'on aime mais pas ce qui est bon pour nous. Mais au fait, qu'est-ce que ça veut dire « bon pour nous » ? Cette histoire me fait penser à des parents qui donnent quelque chose à leur enfant mais cette chose, qu'ils lui donnent, il n'en veut pas, il n'aime pas ça, et les parents disent : « C'est pour ton bien, tu nous remercieras plus tard ». L'enfant est frustré, il voulait autre chose mais ses parents lui donnent quelque chose qu'il n'aime pas et ce « C'est pour ton bien, tu nous remercieras plus tard » ne le convainc pas.

Notre vie, on a à la vivre individuellement, même si c'est en compagnie d'autres gens, une famille, des amis, des collègues... qu'importe avec qui, et le nombre de personnes avec qui nous partageons l'espace et le temps qui nous sont impartis, notre vie est individuelle et personne d'autre que nous-même ne peut la vivre à notre place.


La pratique est individuelle



Pour les pratiquants de La Voie c'est comme pour les autres, ils vivent leur vie pour eux-mêmes et la pratique des trois piliers ne peut pas se déléguer. Vous ne pouvez pas demander à quelqu'un d'autre de méditer pour vous. Nous sommes seuls à vivre notre relation à Dieu, même si on partage notre expérience en en parlant, d'en parler ne peut pas faire que l'autre vivre ce que nous vivons.

Ce qui est bon pour nous n'est pas forcément bon pour quelqu'un d'autre. La Grâce, la guidance nous propose un voyage, sur cette Terre, durant cette existence, censé nous amener à l'accomplissement ultime et l'itinéraire que nous suivons n'est pas souvent le même que ceux d'autres gens. Il arrive que nous croisions d'autres voyageurs, allant sur le même chemin et que nous cheminions ensemble mais c'est rare, même si ça existe.


Des étapes pas toujours agréables



Ce voyage a des étapes et ces étapes sont des événements, des circonstances que l'on n'a pas toujours envie de vivre, je veux dire qu'il nous arrive des choses, parfois, dont on se passerait bien, qui sont plus que désagréables mais qui nous amènent autre part, sur le chemin, souvent à des endroits encore plus beaux. Pendant le temps des désagréments, de la peine, de la désespérances tout nous semble bouché, vain, cruel et puis, l'étape passée, on se retrouve en un lieu où la consolation vient nous rendre heureux, plus qu'avant, alors on se dit : « Je comprends ce qui est arrivé, je devais passer par là ! ».

Théoriquement on sait tout ça, on sait qu'il faut accepter ce que la Grâce nous donne, même si ça a, au premier abord, un goût amer mais franchement, quand il s'agit d'avaler la potion amère on fait la grimace ! Il m'est arrivé des événements désagréables, malheureux dans ma vie mais je les ai toujours acceptés comme faisant partie de la vie et j'ai toujours aimé la vie. Quand vous aimez une personne vraiment, vous aimez ses qualités et vous comprenez ses défauts et les vivez sans les lui reprocher. C'est ainsi pour la vie, quand on l'aime.

J'ai toujours su que tout avait un prix et j'ai toujours accepté de payer le prix des choses. La Grâce de Dieu, Sa Guidance a un prix...vouloir la Grâce de Dieu mais ne pas accepter d'en payer le prix est une attitude déplorable, génératrice de frustration, d’incompréhension et de souffrance. Quand vous vivez cette souffrance, avant d'en accuser le destin, voyez si ce n'est pas en vous que se tient la source de cette souffrance.


La marque de la Grâce



J'ai toujours été capable de reconnaître quand quelque chose m'arrivait, dans la vie, de reconnaître la marque de la Grâce...c'est un peu comme si j'entrais dans une maison, en hiver, chauffée par un poêle à bois...j'entre les yeux fermés et je me dirige vers l'appareil de chauffage en suivant la chaleur qui s'en dégage. La Grâce est comme cette chaleur du poêle...je la sens dans ma chair, dans tout mon être et elle me guide vers elle. Je suis absolument certain que cette capacité est normale, naturelle chez tous les êtres humains, qu'il suffit de le savoir.

Pour avoir cette capacité de ressentir la Grâce il est nécessaire de se laisser guider par autre chose que ses pensées, ses idées, ses sentiments, ses savoirs théoriques...je ne dis pas qu'il faut écouter son intuition, qu'est-ce que l'intuition ? Je dis qu'il s'agit d'écouter sa sensibilité. La sensibilité ça se travaille, c'est même un des propos de la pratique des trois piliers de la Voie.

La Grâce de Dieu, Sa Guidance fait partie de l'harmonie de Dieu...elle est comme une des notes de sa symphonie. Pour la reconnaître il est nécessaire de faire partie de cette harmonie. Quand un photographe animalier veut prendre des clichés d'animaux vivant en liberté, il doit se fondre dans le paysage, faire silence et attendre. Une fois qu'il s'est fondu dans l'harmonie de la nature, les animaux sortent de leur invisibilité et se prêtent à la séance de pause.


L'harmonie de Dieu



L'harmonie de Dieu raconte une histoire et vous pouvez faire partie de cette histoire ou non, ça ne dépend que de vous. C'est ça le libre-arbitre, d'avoir le choix, de dire oui ou de dire non. Pour faire partie de cette histoire, que Dieu raconte, il est nécessaire de la mettre en sourdine, notre vanité, notre volonté, nos désirs, nos concepts et d'ouvrir sa sensibilité. Quand l'histoire que Dieu raconte, quand la symphonie que son harmonie joue devient, pour vous, plus importante que vos propres histoires, alors tout devient possible sur La Voie.

La Grâce, Sa Guidance vient de l'harmonie de Dieu et c'est là qu'elle amène ceux qui se laissent guider...La Voie est celle de l'harmonie. Plus tu pratiques les trois piliers, avec régularité, et plus tu deviens capable de ressentir la Grâce comme cet aveugle ressent la chaleur qui émane du poêle, ou le parfum d'un encens. Nos yeux, tournés vers le dehors, sont aveugles, il est besoin d'autres sens pour la Grâce. Notre âme, c'est-à-dire nous, sommes issus de cette harmonie c'est pour cette raison que nous pouvons la ressentir, quand on fait silence.

Nous avons toute la vie pour nous entraîner à ressentir, à voir la Grâce de Dieu, et l'Observance de La Voie, de ses trois piliers nous permet d'y arriver. C'est une tâche de chaque jour en même temps c'est un tel bonheur ! Le but est le chemin, le chemin est le but. Si vous allez sur La Voie, ne visez aucun but, vous passeriez à côté du bonheur d'y marcher. C'est comme un pèlerinage, ce qui compte n'est pas le but mais la marche, le cheminement quotidien.